La gazette d’avril 2008 :

Publié le par Ar c'hazh du.

Miaou lecteur,

 

Avril, les giboulées comme les coups pleuvent, restons couverts.

 

OGM en discussion.

Le dossier est toujours aussi brûlant. Avec force actions de lobbying la multinationale Monsanto (et sans doute d’autres plus discrètes) continue(nt) à vouloir imposer aux européens ses plants trans-géniques dont une forte majorité de citoyens d’Europe ne veulent pas. Ingénieur mécanicien de formation, je n’ai pas les compétences techniques suffisantes pour avoir une position définitive sur le sujet. Aussi n’étant pas à priori ennemi du progrès, je continue à chercher à m’informer. Tout ce que je puis dire en faisant un peu marcher mon bon sens de petit-fils de paysan, c’est qu’il me semble étrange qu’il faille à ce point faire pression sur les gouvernements et la commission européenne, pourtant si bonne fille pour ce qui est de se laisser influencer par les grandes entreprises, pour tenter d’imposer un projet qui se prévaut d’humanisme et de progrès social. Par ailleurs, notre planète peine de plus en plus à nourrir, même fort mal, sa population. Et toujours ce contraste affreux, d’un coté, des pays occidentaux en lutte contre l’obésité et de l’autre des émeutes de la faim en Haïti, une quasi-famine permanente en Chine, pour ne rien dire de l’Afrique ravagée par la malnutrition depuis des décennies. Des cultures de plans trans-géniques dans ces pays amélioreraient-elles la situation ? Si oui, pourquoi les développer en Europe et en Amérique du nord ? Et sinon pourquoi les développer ? D’autant que ces plantations stériles empêcheraient les agriculteurs de replanter une partie de leur récolte, activité qui se perd dans la nuit des temps, ce qui les priverait d’une part non négligeable de revenus et remplirait les poches d’actionnaire par nature avides de profits. Au lieu de nourrir les hommes, l’agriculteur deviendrait un autre maillon de la chaîne à faire de l’argent. Le fait que les fonds de pension placent désormais de l’argent dans les entreprises qui font de la production alimentaire est un signe évident que la spéculation sur la nourriture peut être intéressante financièrement parlant. Et tant pis si des millions de gens en souffrent et en meurent. Bref, peu d’avantages clairs pour l’humanité, finalement je comprends pourquoi Monsanto, cette entreprise si humaniste, fait autant de lobbying…

J’ai apprécié aussi la création de la loi " anti-faucheur ". Pourquoi cette loi ? La déprédation du bien d’autrui est déjà illégale et les tribunaux ont déjà condamné les faucheurs de champs d’OGM à des peines de prison ferme par le passé. Je ne vois là qu’une tentative supplémentaire de décourager des actes de résistance active, de lutter contre les actions syndicales et politiques et de résoudre par la force d’un état de plus en plus policier les problèmes politiques. Les députés coupés des bases populaires sont clairement incapables de relayer la volonté du peuple et d’imposer ses vues au gouvernement. Celui-ci est alors la proie plus ou moins consentante des lobbys de multinationales. Il est à ce sujet intéressant de noter que tandis que l’on durcit la répression des actes militants, on allège la pression juridique sur les capitaines d’industries en diminuant le délai de prescription pour des faits de délit d’initié. Mettre en prison les militants qui tentent d’empêcher la prolifération incontrôlée de gènes modifiés alors qu’on est incapable de poursuivre proprement les auteurs de malversations financières, voilà qui en dit long une fois encore sur l’état de notre démocratie.

 

La flamme de l’olympisme est soufflée.

Quelques mots sur les J.O et le " passage " de la flamme olympique à Paris ; Je ne suis pas fan de manifestations sportives et je ne milite pour aucune équipe d’aucun pays. Je vois dans le sport spectacle une claire réminiscence des jeux du cirque romain et à peine " humanisés " si je me réfère aux sports dit " de combats ". Pour moi, les manifestations sportives ne sont qu’une façon de faire hurler la majorité silencieuse, lui permettre de se défouler, de canaliser ainsi son agressivité et de réduire au silence une légitime colère face aux incapacités de nos dirigeants. Je ne m’intéresse donc à ces J.O que d’une façon politique. Au regard des événements entourant la tenue des J.O à Pékin, il me vient le souvenir des J.O de 1936 ou le régime Nazi a pu étaler la propagande de son idéologie répugnante (quoique brillamment démentie par les exploits de J. Owen) et faire défiler les délégations saluant la tribune du Furhër du salut " olympique " (aboli en 1946) ressemblant épouvantablement au salut Nazi. Peu de gens alors avaient trouvé cet événement problématique : le sport est apolitique… A partir de là, le ver étant dans le fruit et le précédent avéré, il n’y a pas de raison de reprocher la tenue des J.O en Chine. Sauf, justement à cause de ce précédent tragique, à établir un appendice au règlement des J.O stipulant que seuls peuvent se porter candidat, des pays démocratiques ou le respect des droits de l’homme sont une réalité ou à tout le moins une référence constitutionnelle. J’aimerais, mais je crains que les enjeux financiers ne fasse une fois de plus passer à la trappe cet idéal humaniste.

Il en est de même pour ma seconde réflexion, concernant le passage de la flamme à Paris. Notre pays, qu’on le veuille ou non, est un pays phare pour les droits de l’homme. Berceau des idéaux des lumières, son histoire est là, les faits incontournables. On peut, comme semble s’en enorgueillir notre despote élu pour 5 ans, ignorer le passé de son pays et ce qui constitue sa culture et se tourner vers une culture de substitution (anglo-saxonne dans son cas), bafouant sa fonction, trahissant son pays et le respect dû à son peuple. On peut, mais les faits sont là, têtus ; la France rayonne dans le monde lorsqu’elle brandit l’étendard de sa culture : la tolérance et l’humanisme. Renoncer à cet étendard nous ravale au rang de puissance moyenne voir petite et transforme notre assurance et notre confiance en nos principes en arrogance ridicule et exaspérante pour les autres peuples. En empêchant une manifestation de protestation contre les brutalités policières de la Chine au Tibet (ou ailleurs) lors du passage de la flamme, en employant des méthodes policières tout aussi brutales et indigne d’un pays démocratique ou le peuple est souverain, le gouvernement a montré, au mieux son incompétence, au pire son mépris pour l’opinion du peuple, lui qui pourtant prétend asseoir sa légitimité sur le populaire davantage que sur le respect de la constitution, et a donné au reste du monde l’image d’une France défaitiste et renonçante, digne des pires heures de son histoire, la période vichyste.

Lorsque je vois un homme en uniforme français s’acharner à frapper un homme à terre sous les yeux des ses " collègues de travail " alors que de toute évidence il ne représente plus aucun danger, au lieu de le maîtriser et s’il a enfreint la loi de le traduire en justice, j’ai mal. Mal pour mon pays que j’aime malgré tout, mal pour l’humanité que je vois incarnée dans cet homme à terre, courbé devant la lâcheté, la bêtise et la violence haineuse de pauvres types légitimés par leurs uniformes, le chien de berger mordant le mouton qu’il est censé protéger des loups qui eux, pendant ce temps, tondent le troupeau en toute impunité.

 

Davantage de soldats français à Kaboul.

Dans la droite ligne de la fascination atlantiste de notre président, celui-ci vient de décider unilatéralement (sans en référer au parlement) de renforcer l’effectif français en Afghanistan d’environ 700 hommes. De savoir si, par l’envoi de troupe supplémentaire, on viendra à bout de la misère et de la désespérance qui fondent le terrorisme est à mon sens une question dont la réponse est évidente. Jamais dans l’histoire, une armée n’a pu venir à bout d’un peuple qui souffre, même en tentant le génocide. C’est particulièrement vrai en Afghanistan. De savoir s’il faut laisser ce pays aux mains des fanatiques religieux, est une question tout aussi évidente. Alors ? Alors, je ne tranche pas. Je pense que le sujet ne peut s’arrêter là et que si on renforce le contingent français, il faut aussi renforcer l’aide humanitaire, lutter contre les producteurs et trafiquant d’opium, affronter les mafias locales et internationales, développer et soutenir financièrement les cultures alternatives (ça tombe bien beaucoup de gens meurent de faim de part le monde) et aider les pauvres honnêtes à faire une vie et à élever leurs enfants dans l’espoir d’un monde meilleur autant que de réprimer les seigneurs de guerre, bref avoir de la cohérence dans ces actions. Un tel programme est sans doute hors de la possibilité d’un seul pays comme la France, vouloir le mettre en place à l’échelon européen et mondial est non seulement dans ces possibilités mais dans son rôle historique.

Or j’ai l’impression ici que le président, au lieu d’initier une telle politique préfère, comme Napoléon III avant lui, constatant le désastre des " réformes " intérieures et devant la montée des mécontentements se monter sa petite guerre du Mexique pour détourner le peuple de son légitime ressentiment et tenter une " union sacrée autour du chef " puisque le pays est en guerre. C’est tragique, ridicule, pathétique et consternant tout autant que sa prestation récente devant les caméras.

 

EADS et ses initiés, l’AMF a transmis le dossier au parquet de Paris et 17 pontes de la multinationale sont désormais sur la sellette. Ce sujet complexe et encore trop embrouillé fera l’objet d’un " dossier spécifique ".

 

Allons, mai s’annonce, gardons un moral haut et espérons…


Ar c'haz du.

 

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