Val sans retour.

Loïc roulait maintenant depuis une dizaine d’heure. Le soir tombait sur la lande bretonne ; les jours raccourcissent rapidement au passage de l’équinoxe. La fraîcheur du crépuscule apportait l’humidité, cette humidité salée et iodée toujours présente au soir dans cette région, même en été. Il jeta un coup d’œil à la montre de bord de sa moto. 18h30, son corps endolori par sa chevauchée, commencée le matin, et ces yeux qui cillaient de plus en plus souvent lui indiquait qu’il était temps de faire une pause ; la fatigue était là. Regardant aux alentours, il distingua quelques kilomètres plus loin les lumière d’un bourg, d’un « keriaden » se reprit-il ; il avait passé la limite du pays gallo depuis quelques kilomètres déjà, il était désormais en terre bretonnante. La route l’y conduirait en contournant cette hauteur boisée qu’il apercevait à sa droite…
Dieu qu’il aimait la Bretagne ! Depuis son enfance, il était tombé amoureux de ces paysages, de son climat, de ce contraste entre « Armor » et « Argoat », entre la façade maritime, touristique quoique toujours pittoresque, et l’intérieur, qui semblait tout faire pour oublier la mer et se repliait sur la terre, boisée empreinte de celtitude et de féerie. Il aimait aussi les gens qu’il rencontrait, souvent bourrus, fidèle à leur image, cramponnés à la terre ingrate. Seuls les commerçants témoignaient, a priori, et semblait-il, presque à contrecœur de cette fausse amabilité qu’ils ont tous lorsque l’on rentre dans leur boutique. Il faut bien vivre ! Quant au reste de la population, force lui était d’admettre qu’ils ne se livraient pas facilement à de grandes effusions. Mais Loïc aimait la franchise et la pointe de rudesse du comportement breton. Il ne s’en offusquait pas, il trouvait cette approche saine et adoptait souvent la même attitude dans ces relations aux autres dans et hors de Bretagne.
En dépit de son prénom, il n’était pas breton ; au cours de sa vie, il avait fréquenté toutes les régions de France et s’y était toujours senti étranger mais en Bretagne il se sentait chez lui. Issu d’une famille dispersée et sans vrai passé, il manquait d’histoire. Aussi s’était-il créé ses racines là-bas, dans ce coin de France du bout de l’Europe ou, souvent encore, on parlait une langue étrangère.
Loïc, longtemps, avait fréquenté l’Armor, fasciné par l’appel du large, il avait même un temps, failli se faire marin. Mais finalement et récemment, il s’était tourné vers l’Argoat, la Bretagne intérieure celle des contes et légendes, celle qui parle dans le vent et murmure dans les chênes des forêts, celle ou l’Ankou traîne sa charrette grinçante et ou les lavandières de la nuit entraînent à leur perte les promeneurs nocturnes passant près des lavoirs…
Et ce matin, chevauchant sa moto, son autre passion, il avait visité Brocéliande, aujourd’hui appelée forêt « de Paimpont » située non loin à l’ouest de Rennes, haut lieu de légende. Il avait aimé se perdre dans la forêt, circulant à petite vitesse, sur un filet de gaz, comme pour ne pas déranger, par le bruit de son passage, le petit peuple qu’il imaginait immanquablement caché sous les souches, derrière les champignons récemment sortis ou perché dans le feuillage déjà mordoré de cet automne qui, doucement, prenait la place de l’été finissant.
Arrivé aux Forges de Paimpont, il fit halte devant le lac tranquille, ses oiseaux migrateurs, qui habituellement le peuplent, étaient déjà partis au sud. Le village en bordure, déserté depuis la fin de l’activité métallurgique, maisons aux murs de granit et toits d’ardoise, respirait, non pas la décrépitude de l’abandon mais la sérénité des choses endormies : l’eau du lac avait fait vivre la forge et elle avait fait vivre les hommes. On avait plus eu besoin d’elle, les hommes étaient partis, le lac demeurait. L’air était doux et le calme du lieu l’enchanta. Il béquilla sa moto et, comme transporté, fit une longue marche sur le chemin qui d’abord bordait le lac puis s’enfonçait en forêt. Seul, marchant en silence, évitant même de briser les branches tombées, il respirait la bruyère, les fougères et cette odeur d’humus un peu iodée, propre à la forêt bretonne. Il aima les pierres du chemin, riches en fer, qui colorent le sol en mauve comme le ferait un pastel. Il imaginait chacune d’elle comme autant de craies ou de fusains qui donnaient à la poussière cette couleur spéciale : le mauve de Brocéliande.
Le passage de quelques chevreuils non loin devant lui donna le signal du retour. Mais il se dissimula d’abord derrière un arbre pour les observer. Lorsqu’ils disparurent, il fit demi-tour, heureux du cadeau que venait de lui faire cette nature magique. Il remonta sur sa moto, toujours sous le charme et il parcourut la forêt une bonne partie de la journée sur les petites routes qui la sillonnent en tout sens. L’après midi était avancée lorsqu’il quitta Brocéliande.
Il n’avait pas visité le « Val sans retour ». Ce val, était dit abriter la demeure de la fée Morgane, fée terrible (pour les hommes) car elle gardait à jamais captifs les chevaliers infidèles ; mais elle ne gardait pas les princesses infidèles nota Loïc, sardonique... Il aimait les légendes pour poétiser sa vie mais, s’il avait souvent la tête dans les nuages, il gardait ses pieds sur terre. Aussi n’était-ce pas par crainte de Morgane, mais faute de temps, qu’il n’avait pas visité ce val.

Arrivé au village, ils repéra rapidement la place centrale et son église, Ker-iliz, et le pub auberge, an ostaleri, qui s’y tenait. La nuit tombée avait chassé chez eux les habitants, apparemment rares, à en juger par le peu d’éclairage qui sourdait des volets clos des bâtisses, délabrées pour la plupart. Il gara sa moto devant le calvaire et se dirigea, sacoche de réservoir dans une main, casque dans l’autre vers cet Ostaleri. C’était presque vide ; éclairage néon, faux plafonds autrefois blancs, à présent noircis de crasse et de fumée, chaise et tables en bois sombre verni, carrelage à damiers ébréchés et rayés. Tombant des haut-parleurs d’ambiance, du rap émis par une radio FM à diffusion nationale ; l’ensemble était tout sauf typique et cosy… Deux clients en cote verte, fleurant le lisier de porc, discutaient en breton avec le patron en sirotant une bière. La patronne s’affairait sur le percolateur et, lumière dans ce peu engageant décor, une jolie brune lisait le journal.
Loïc croisa son regard car elle venait de relever la tête lorsqu’il poussa la porte. Beau visage, la trentaine finissante, les boucles de sa chevelure sombre aurait mangé sa figure si elle n’avait, pour son service, tiré ses cheveux en arrière ; des lèvres fines, des yeux bruns. Elle lui sourit, apparemment heureuse de se tirer de son ennui. Il osa un timide « Nozvezh vat », bonsoir.
En se levant, elle inclina la tête et sans cesser de sourire, elle se dirigea vers le zinc. Loïc la suivit en la détaillant ; une silhouette des plus agréable, mise en valeur par sa tenue de service, corsage et jupe mi-longue noirs, 55kg peut-être moins, 1m70, réhaussée par les talons de ses escarpins, il sentait le parfum de la vanille et de l’ambre dans ses cheveux. Elle passa derrière le comptoir en lui disant quelque chose de bretonnant qu’il ne comprit pas. Elle répéta en français :
« - Qu’es-ce que se sera ? - Un demi, un repas et une chambre pour cette nuit » répondit-il en posant sa sacoche sur un tabouret, son casque sur le comptoir et ses yeux dans les siens. Il souriait encore, charmeur, tandis qu’elle lui servait sa bière. Les hommes, indifférents, poursuivaient leur discussion mais la patronne, qui n’avait rien perdu de la scène, intervint, apparemment irritée de voir un motard sourire à sa serveuse, mais sans doute plus encore de voir sa serveuse lui rendre ce sourire…
« - Morgane, vas donc préparer la chambre ! » Et se tournant vers Loïc, elle ajouta :
« - On fait crêperie si vous voulez, je vais faire chauffer ar billig (la poêle), le temps que vous finissiez votre bière ; vous pouvez vous installer là »
Et de la tête, elle désigna une table dans la salle. Loïc acquiesça d’un signe de tête, contrarié de devoir détacher son regard de celui de Morgane. Tandis que celle-ci, sans mot dire, s’éloignait, en lançant une dernière œillade vers ce motard inconnu, Loïc s’installa à la table et commença à détailler la liste interminable des « krampouezh » tout en sachant déjà qu’il choisirait une « complète œuf jambon fromage ».
Les deux hommes réglèrent leur addition, serrèrent la main du patron et sortirent lançant un « Kénavo » à Loïc. Celui-ci le leur rendit tandis que le patron s’approchait pour prendre la commande. A sa « complète », Loïc ajouta « ur banne sistr », une bolée de cidre. Le patron s’éclipsa à la cuisine rejoindre sa femme et Loïc resta seul. Désœuvré, il sirota sa bière tandis la fatigue du jour le gagnait à nouveau. Il se frotta les yeux et les ferma un moment. Durant quelques secondes, il s’abstrait du monde…

Reprenant pied, il se rendit compte que la radio avait changé de registre et qu’un air de musique léger et mélancolique, à coup sûr celtique, de la flûte accompagnée d’accords de harpe emplissait désormais l’espace. Il se détendit ainsi les yeux toujours clos. Un mouvement de l’air, le frottement d’un pas léger sur le sol et le bruit d’une respiration calme lui indiquèrent une présence près de lui, l’odeur de vanille et d’ambre qui flottait lui fit relever les paupières. Tandis qu’il ouvrait les yeux, il entendit une voix douce et profonde, sereine et un rien amusée :
« - Sois le bienvenu chez Morgane, Chevalier… »
Morgane se tenait là : Morgane, la Fée mauve, du mauve de brocéliande. Ses cheveux bruns dénoués et toujours bouclés lui entouraient cette fois le visage. Elle souriait toujours mais d’un sourire plus circonspect, celui du chat face à sa proie, sûre d’elle… La table de bois verni ou s’était assis Loïc était à présent une rustique table de chêne, sa chaise, un banc tout aussi rustique et face à lui, Morgane… Elle s’assit sur un tabouret en faisant voler sa longue robe mauve que retenait à ces hanches idéales une large ceinture de cuir au fermoir métallique imposant et richement rehaussé d’un triskèle enluminé. Une fibule d’argent portant une améthyste ornait son sein gauche, buste ferme mais sans arrogance, un corps entier de délicatesse et de force contenue. Ses coudes se posèrent sur la table et son visage se posa sur ses mains jointes, fines, presque décharnées, une rose d’argent soufflé à l’annulaire de sa main gauche. Elle observait amusée Loïc, complètement abasourdi et qui restait sans réaction.
Il finit par prendre conscience de la salle maintenant pavée de blocs en granit scellés, des murs de pierre d’où sourdait des racines, du plafond, fait aussi d’un entrelacs de branche et de roches, de la lumière diffuse venant du feu crépitant dans la cheminée à sa gauche. La salle était grande, Sur sa droite un rideau de velours masquait un couloir qui devait mener au dehors. Un peu plus loin, à droite toujours, une autre tenture épaisse. Dans la pièce, ça et là, des représentants du petit peuple, sylphe, farfadet, korrigan et autres trolls, tous étaient là en nombre variable. Près du feu, une jolie elfe jouait de la harpe, un lutin posé sur l’avant de celle-ci et lui même tirant de sa flûte des accords délicieux. Tout était calme et harmonie.
Morgane reprit :
« - Et bien Chevalier, avez-vous donc si peur de moi qu’il me faut pour aller vous quérir au loin, me grimer en souillon, et user de grande magie pour vous mener céans ? Vous avez visité ma forêt, cherché partout à voir les miens, observée ma cour tandis que nous nous ébattions grimés en chevreuils et, comme je me dispose à vous accueillir, vous filez, me laissant seule avec ma déception, faisant fi de tous mes préparatifs et ignorant mes efforts pour vous recevoir. Je suis fort marri d’une telle attitude ! »
Loïc toujours se tenait coi cherchant des mots qui refusaient de passer sa gorge. Morgane s’en avisant contint un gloussement et s’exclama :
« - Ah oui bien sûr ; vous êtes muet face à moi puisque je ne vous ai pas encore libéré de la scellée des fées posée sur votre bouche à votre naissance… Arrangeons donc cela ! »
Et s’approchant, Elle posa alors son majeur droit sur la bouche de Loïc, sur la saignée que tous nous portons sous le nez, qu’on appelle à juste titre « la marque des fées » et qui nous empêche de parler d’elles et du petit peuple. Otant ensuite délicatement son doigt, elle ajouta, le regardant fixement avec un sourire enjôleur :
« -Voilà Chevalier, vous voici libre ! »
Loïc, alors balbutia :
« - Vraiment je ne savais pas être attendu chez vous, je n’aurais osé, en fait, l’espérer et, pour tout dire, j’ignore encore ce qui me vaut ce grand honneur…
- Vous avez eu l’heur de me plaire Chevalier lui dit-elle simplement. Allons, buvez et mangez, ce soir vous êtes l’hôte de Morgane. »
Ce que Loïc mangea et but ce soir là, je ne puis le dire, Morgane ne m’a pas délivré de la scellée des fées, mais lui n’oublia jamais ce repas. Tandis qu’il goûtait ce rare privilège accordé aux mortels, il redoutait la suite des évènements que Morgane lui avait fait miroiter dans son « vous avez eu l’heur de me plaire »… Aussi, lorsque vers la fin du repas, elle l’entreprit de l’entraîner vers sa couche, il rassembla son courage et osa lui dire ce qu’il avait préparé tandis qu’il mangeait :
« - Belle fée brune, je vois bien là que vous avez pour moi les meilleures intentions, et me proposez les plus belles offrandes que vous puissiez offrir à un mortel. J’y suis, croyez le bien, très sensible et il me faut faire appel à toute ma force d’âme pour vous dire ce que suit : je ne saurais honorer votre couche car je sais votre légende et ne puis vous engager ma foi. Je ne suis pas de nature fidèle et je ne souhaite pas rester à jamais en votre Val pour avoir caressé votre sein et bu à vos lèvres sans foi sincère. Pardonnez, je vous en conjure ma faiblesse de corps et considérez que ma sincérité à votre endroit vaut au moins votre indulgence… »
Ayant dit, il la regarda la gorge nouée s’attendant au pire. Une fée rejetée est-elle plus sage qu’une femme repoussée ? Elle soupira et lui répondit :
« - Beau chevalier, eussiez-vous franchi le seuil de ma chambre et partagé mon lit avec un tel état d’esprit que jamais je ne vous aurais pardonné votre geste. Mais vous avez fait montre là de courage et de noblesse d’âme et votre sincérité vous sauve. Je vous pardonne donc l’affront que vous me faite en refusant d’être mien mais je vous ordonne en retour de revenir me présenter celle qui aura su garder votre foi, si vous la trouvez un jour. En attendant, que le baiser que je vous adresse, vous rappelle à jamais qu’une fée, et non des moindres, vous garde en son cœur… Et sous son regard !
- Je suis, fée Morgane, votre serviteur et ne manquerai point à votre requête. »
Tandis qu’elle l’embrassait, Loïc ferma les yeux en pensant à la menace voilée que portait la dernière phrase… S’il tombait amoureux un jour, sa belle devrait au moins avoir les qualités de Morgane. Un vertige le prit.

Il s’éveilla dans une chambre rustique. A son chevet, un jovial curé de campagne le veillait.
« - Non mon fils ne bougez pas, restez encore un peu immobile, je vais vous dire ce que vous voulez savoir ; vous être en mon presbytère, le tenancier vous a trouvé hier soir inconscient à sa table. Il en a été étonné car vous n’aviez bu qu’une bière, mais après tout, comme il me l’a dit lui-même, un tourist eo, vous êtes un touriste. Le brave homme vous a porté jusqu’ici car nous n’avons pas de médecin au village et je reste un recours traditionnel. Vous sembliez sobre, j’ai donc fait venir le médecin de la ville voisine tandis que je vous installais ici. Notre aubergiste est un homme qui n’aime pas les complications comprenez-vous ? Bref, le docteur vous a trouvé fatigué et endormi mais il a écarté la crise cardiaque et n’a pas jugé le pronostic vital engagé. Il a ordonné du repos. J’ai prié Dieu et vous ai surveillé et nous voici au matin. Allez-vous mieux ?
- Je vais, mon père, aussi bien qu’il m’est possible ce me semble.
- A la bonne heure ! »
Loïc se leva et le prêtre le garda à déjeuner. Loïc évoqua avec lui les légendes celtiques pour le taquiner un peu car, bien qu’ayant reçu une éducation catholique, il était devenu athée, tout au moins agnostique, et plutôt anti-clérical. Mais bien sûr, on ne peut guère maudire un homme qui vient de passer la nuit à vous veiller tandis que vous avez sombré dans l’inconscience et vécu un délire étrange… Aussi lui épargna-t-il ses pires diatribes envers la religion. D’autant que le prêtre ne reçu pas mal son intérêt pour le « petit peuple » :
« - Mon fils, je suis curé ici depuis plus de 30 ans et je dois bien vous dire que, pour garder à Jésus et à sa mère Marie toute ma ferveur et ma foi, force me fut tout de même de composer avec mes ouailles. Et ce que j’entends en confession, donc sous le serment fait devant Dieu de confesser le vrai, ne peut que m’inciter à une certaine circonspection quant à ces légendes. Vraies ou fausses, je ne puis dire, ce dont je suis certain, c’est qu’ici, les gens les vivent en leurs âmes… Et c’est sans doute ce qui compte. »
Loïc se leva et pris congé du prêtre qui déclina sa proposition de dédommagement lui enjoignant seulement de penser à Dieu de temps en temps. Ils se séparèrent sur le perron de l’église et Loïc se dirigea vers sa moto, toujours garée près du calvaire. Tandis qu’il replaçait sa sacoche de réservoir, Morgane la servante, surgit de derrière ce dernier. Surpris, Loïc la regarda s’approcher. Vivement elle plaça son majeur droit sur sa bouche replaçant ainsi la « scellée des fées ». Ayant fait, elle dit : « - J’avais oublié hier soir cette élémentaire précaution. Adieu Chevalier, et tenez votre promesse ». Sur le seuil de l’ostaleri, la patronne surgit :
« Morgane, ta vaisselle ! »
Et tandis que Morgane la rejoignait, elle lança un regard mauvais à Loïc. Sans insister davantage, il mit son casque, lança mon moteur et quitta le village avec en tête le visage de Morgane ; joli souvenir de voyage.

Ar c’hazh du. Août 2009.

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